2012-2013 Aperçu de la programmation

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Planifiée alors que la grève battait son plein, la programmation 2012-2013 en reflète les sentiments, les questionnements ainsi que les enjeux partagés car, “…résister à la hausse des frais de scolarité, c’est résister à une logique qui rabat tout sur le management et la rentabilité”. On se souviendra que plusieurs centres d’artistes avaient d’ailleurs fermé leurs portes pour marcher en une journée chaude de mars, point marquant du printemps “érable”. Skol a donc privilégié les propositions d’artistes qui tirent profit de cette situation de crise pour problématiser le paysage politique dominant trop souvent caractérisé par une opposition simpliste de binaires – en l’occurrence les rouge contre les vert.

La saison débute avec 11, une exposition de Steve Giasson qui met en perspective l’attaque du WTC à New York le 11 septembre 2001 – ce qui l’a précédé, ce qui l’a suivi, source du climat de peur qui persiste à ce jour. La saison se poursuit avec une installation d’Arkadi Lavoie Lachapelle dont le dispositif évoque l’expérience du rassemblement et de l’engagement des étudiants produisant, du coup, un contexte pour la présentation d’un corpus d’archives vivantes du mouvement Occupons Montréal réalisé par le duo Koby Rogers Hall et Frédéric Biron Carmel. En décembre, on plonge dans l’univers renaturé de Fallow la friche une œuvre vidéo de Jamie Ross dans laquelle évolue un milieu de vie homosocial, un projet-utopie qu’on voudrait plausible. Pour la durée de l’automne, Laurent Marissal activera un panneau d’affichage accroché dans un espace intermédiaire pour y révéler des actions furtives, en prolongement du projet Gosser le furtif (Skol, 2009-2010).

À l’hiver, Simon Brown intervient aussi dans un espace autre que celui de la galerie en proposant une réflexion sur le geste de l’artiste et la question de l’auteur au moyen de boîtes de questions installées dans différents lieux. Ce sera ensuite au tour d’Edith Brunette, en janvier, dont le questionnement sur le rôle de l’artiste prendra forme dans la galerie. Tactiques militantes et moyens artistiques se combinent dans un désordre planifié qu’on espère fertile. Cette programmation se termine avec Clément de Gaulejac et Wednesday Lupypciw qui occuperont chacun une salle pour y présenter leur perspective singulière et personnelle sur l’éducation de l’artiste.

Chaque artiste a été invité à produire un bref résumé décrivant son intention car, pour certains, le passage à Skol permet d’approfondir une recherche artistique en évolution. Je vous invite non seulement à lire ces textes sur notre nouveau site Internet, mais aussi à fréquenter nos activités tout au long de l’année pour continuer de réfléchir à des expériences politiques dont on ne peut, à ce stade, connaître pleinement l’effet. En cette année de mouvement, Skol vit aussi des changements au sein de son équipe. Le centre conserve un noyau solide incarné par un CA engagé, et maintenant aussi programmeur. J’en profite pour remercier le CA et l’équipe de Skol pour leur participation active à toutes les étapes du processus de programmation, un processus par entonnoir dont voici l’issue.

Anne Bertrand
Juillet 2012