Isabelle Hayeur: Paysages

Exposition

8 septembre – 6 octobre, 2001

Description du projet

Quand on ne regarde pas bien, on ne voit rien– ou alors très peu de choses. Si l’affirmation est valable pour nombre d’œuvres d’art, elle devient fondamentale dans les photographies d’Isabelle Hayeur puisque ses Paysages incertains semblent à première vue tellement familiers et connus – de ceux qu’on voit en faisant de la route ou en passant dans la frange de l’espace urbain – qu’ils risquent fort de passer inaperçus.

Il suffit pourtant de ne poser qu’un moment le regard sur ces terrains vagues, ces sites industriels et ces environnements naturels pour que leur atmosphère se mette à nous inquiéter, leurs détails à nous intriguer. Se servant de la « transparence » de la photographie, se jouant de son effet de réalité, l’artiste crée, grâce au photomontage numérique, des univers à la limite du vraisemblable qui, comme les lieux inclassables qu’elle capte, se maintiennent conti-nuellement à la frontière de deux réalités, suspendues entre nature et civilisation, entre vérité et mensonge, entre documentaire et fiction. Ainsi, à travers leurs technicalités photographiques, ce sont des questions d’attention à notre environnement que ces constructions soulèvent. Elles nous rappellent que c’est à nous, et non à l’image, que revient la responsabilité de regarder, de voir et d’imaginer. À nous la tâche et le privilège de façonner le monde qui nous entoure – comme celui qui nous habite.

Présenté dans le cadre du Mois de la Photo à Montréal, le travail de l’artiste sera également visible à l’intersection des rues Ottawa et Duke à partir du 18 septembre, lors de l’exposition Plan large organisée par Quartier Éphémère dans le réseau publicitaire montréalais.