Manuelle Gauthier: Foulard au cou

Exposition

2 mars – 1er avril, 2007
Vernissage le samedi 3 mars, 19h
Le Centre restera ouvert jusqu’à 5h pour les festivaliers de la Nuit Blanche en compagnie de Stacey Loewen, harpiste
Rencontre avec l’artiste le samedi 10 mars à 15h

Description du projet

En réponse à l’appel de Faire comme si tout allait bien, l’artiste Manuelle Gauthier propose de se positionner en porte-à-faux devant les modèles institutionnels qui dénaturent la pratique artistique en créant un jardin pour le repos :

«Dans ce lieu de cure, l’entrepreneur en arts visuels pourra se délester de ses ambitions, de son arrivisme acharné et prendre part au rêve inachevé d’une artiste romantique. Tout y est calme et serein, que le rou-rou des colombes, le goutte-à-goutte d’un nuage et les formules magiques de l’hypnotiseur. Rien de mieux pour apaiser les voix intérieures que le doux chant d’une harpe. Près de la fontaine on se remémore notre parcours depuis l’enfance. Ce sentier de gouache ou de papier bouchonné emprunté innocemment pour s’introduire dans l’univers de la création… Puis, comme si toute recherche de repos débutait par une lassitude, l’artiste, foulard au cou, se demande : Ai-je tant d’amour a donner ou suis-je si fatigué? Je pèse plume ou pierre? Suis-je le combustible ou la machine? Et, dans le nœud de son foulard d’engagement se coince une terrible question : La carrière ou la Vie?…Hélas, j’ai succombé au cynisme et certains aspects de l’environnement viennent intoxiquer l’idée de la cure totale…»

Manuelle Gauthier

Imaginé au départ comme un espace d’évasion réactionnelle, comme un mouvement de repli défensif face à la menace du carriérisme, l’artiste dépasse le dilemme existentiel et transforme l’incertitude en force créatrice. Ce jardin pour le repos restera ouvert toute la nuit aux festivaliers de la Nuit Blanche à Montréal.

En accumulant une série d’actions, Manuelle Gauthier s’amuse à créer des rapports entre certains phénomènes culturels et son propre vécu. Pour «bricoler du sens», elle s’offre beaucoup de liberté : fabrication d’objets et de décors, tournage de saynètes, interviews, échantillonnages cinématographiques, compositions musicales, élevage de petits animaux, documentation de ses propres expériences thérapeutiques, etc. Une logique singulière émerge de cet amalgame et, au fil des projets, l’artiste développe une mythologie personnelle qui se répète selon différentes variations.