Nikki Middlemiss: Sky Lines

Exposition

27 juillet – 14 septembre, 2002

Description du projet

Dans la grande salle, Nikki Middlemiss nous amène au fil d’une longue rangée de maisons bâties au début du XXe siècle et destinées aux «classes populaires». D’abord en les dessinant, puis en les photographiant, elle observe les corniches des habitations. Détachées de leur contexte, ces corniches se résument à une ligne brisée indiquant la topographie du terrain, et par l’exclusion des détails personnels qu’effectue l‘artiste, elle nous incite à considérer principalement la qualité graphique de ces ornements.

Chacune de ces corniches porte cependant les marques de son existence. Certaines ont été entretenues, d’autres ont été laissées à l’abandon, ont été sommairement refaites sinon carrément arrachées ou défigurées. Au gré de ce qu’ils ont choisi de conserver ou de détruire, on peut lire l’histoire des gens qui ont habité ou possédé ces maisons, extrapoler sur l’intérieur de celles-ci, sur les vies qu’elles ont abritées. Les façades de ces maisons servent d’interface entre les domaines privé et public, elles sont parfois tarabiscotées, ailleurs retranchées et muettes.

L’intérêt de Middlemiss pour la zone frontalière de l’intimité nous conduit ensuite dans un secteur construit plusieurs décennies plus tard, pour la même catégorie de population : immeubles de rapport «brutalistes», où l’absence d‘ornementation laisse moins présager de l’intimité de qui y habite, l’uniformité des façades étant peu propice à la personnalisation. Ici, seules les parures de fenêtres soulignent une transition anonyme vers l’intérieur.