Le Citoyen « Volontaire »

Colloque

1er février 2003, 13h

Description du projet

En prévision de la publication du dossier Citoyen «volontaire» dans le numéro 48 de ESSE arts + opinions (avril 2003), cinq conférenciers sont invités à réfléchir sur le thème du citoyen, plus précisément celui qui entre en relation avec l’acte artistique par sa participation au processus de l’oeuvre. Mentionnons la présence de Louis Jacob, Alain-Martin Richard et Jean-Philippe Uzel.

Nombre d’artistes proposent des situations, aussi bien en des lieux réputés de l’art que dans des contextes de quotidienneté, où l’individu, par son action, participe, comme il participe à la «chose publique», soit comme auteur dispersé, soit comme matériau ou encore comme expression de soi en tant qu’art. Ensemble, nous nous pencherons sur la participation de l’individu à l’oeuvre en tant que citoyen, de même que sur les conditions et les répercussions de ce rapport entre l’artiste et le citoyen. Même s’il a longtemps été réservé à l’élite masculine, le statut de citoyen implique néanmoins une dimension démocratique ainsi que l’idée de participation à la «chose publique». Fondé sur l’appartenance à une communauté ou du moins à un territoire, ce statut s’accompagne de droits et de devoirs incluant le respect des règles de vie en collectivité. C’est, par exemple, en participant aux élections ainsi qu’aux différents modes de revendications (mouvements associatifs, pétitions, manifestations, etc.) que s’exprime traditionnellement la citoyenneté politique. Or, les formes d’expression de la citoyenneté évoluent, notamment face à l’exclusion d’une part de la population qui, faute de temps, de moyens, ou d’intérêt, ne participe pas aux débats politiques. Ainsi, la conception d’une «citoyenneté sociale» favorise l’inclusion de tous. Impliquant une éthique dans la gestion d’un cadre de vie de proximité, elle s’exprime davantage dans des initiatives communautaires qui, en développant de la socialité, créent de la citoyenneté.

L’idée du «citoyen invité à participer au processus de l’oeuvre» s’inscrit tout à fait dans la logique de la citoyenneté sociale évoquée ici, mais également dans la logique de la démocratie culturelle, laquelle est devenue l’apanage des politiques gouvernementales occidentales en matière de culture au cours des 30 dernières années. Ce modèle cohabite avec le précédent, celui de la démocratisation de la culture, qui se distingue par une volonté de faire partager au plus grand nombre de citoyens les oeuvres jugées significatives par les spécialistes. La démocratie culturelle, quant à elle, suppose une vision élargie de la culture qui s’étend aux différents aspects de la vie quotidienne (traditions, cadres et modes de vie).

Sous la direction de Doyon/Demers.