chantier : Table ronde et projection

 

Dernier événement dans le cadre de CHANTIER

Un projet de Jean-François Prost avec collaboratrices et collaborateurs, diffusé par Skol
Sur le terrain du 6919 rue Marconi

 

3 Août 2024 (reporté le 4 août en cas de pluie)

À partir de 18h :

Table ronde

LES VIDES

Participant.e.s : Laurence Beaudoin Morin, Nans Bortuzzo, Jean-François Prost et la modératrice Josianne Poirier

Bar à bières, stand à saucisses et musique. 

Projection – côté terrain

 

À partir de 20h30:

Projection – côté rue 

DE LAFONTAINE À  RACINE, EN PASSANT PAR BOSSÉ ET TALBOT

Artiste : Emmanuel Galland

Présence de l’artiste

Projection supplémentaire: le samedi 10 août, de 20h30 à 22h00:

(Côté terrain : retour sur les projets du cycle Chantier 2022-2024;
Côté rue : DE LAFONTAINE À RACINE, EN PASSANT PAR BOSSÉ ET TALBOT)

 

Description du projet :

Table ronde

LES VIDES

Un chantier évoque généralement une construction matérielle, souvent celle d’un édifice. Les terrains vacants, les friches et les lots non construits suscitent désormais l’intérêt croissant des projets de développement immobilier. Devons-nous systématiquement densifier nos villes existantes, combler et aménager de manière impérative chaque lieu vacant ? Ces espaces, souvent perçus comme un gaspillage ou des pertes, possèdent pourtant une qualité intrinsèque, éphémère et transitionnelle, favorisant un monde exploratoire et ouvert, propice à un processus de co-définition. Comment des formes ouvertes et des espaces inachevés, ainsi que la pratique de l’autoconstruction, peuvent-ils devenir des vecteurs positifs et créatifs pour l’émergence de nouvelles formes « d’architectures » collaboratives intégrant le changement ? Est-il réellement nécessaire d’étendre nos infrastructures plutôt que de chercher à mieux utiliser et partager celles déjà existantes ? Dans un paradoxe frappant, alors que nous nous efforçons de construire plus et toujours plus vite, des milliers d’espaces bâtis demeurent inoccupés, sans usage ou dormants. Lors de cette discussion, nos invités aborderont le sujet sous différents angles : artistiques, sociaux, politiques, environnementaux et législatifs.

 

Projection :

DE LAFONTAINE À  RACINE, EN PASSANT PAR BOSSÉ ET TALBOT

Emmanuel Galland

L’artiste présentera, sous la forme d’une projection, une série de photos prises à l’hiver 2008 la nuit à Chicoutimi (Saguenay). Ces images capturent entre autres les enseignes lumineuses qui jalonnent le grand strip principal, l’entrée de ville nommée boulevard Talbot. Souvent mal-aimées par les modernistes pour leur populisme nord-américain, leur langage kitsch et leur symbolisme d’étalement et de laissez-faire urbains, ces enseignes se révèlent pourtant attachantes par leur saveur et leur particularisme locaux. Certaines d’entre elles représentent des petits commerces familiaux, aujourd’hui rarissimes. C’est principalement leur qualité graphique, leur inventivité aux diverses formes et couleurs, ainsi que leur contextualisation qui les rendent singulières et invitent à la réflexion dans un monde uniformisé. C’est dans ce sens que l’artiste y a fantasmé des sculptures d’art public qui peupleraient la ville. Projetées sur le panneau surélevé de la rue Marconi, les enseignes, telles du mobilier urbain, prendront une nouvelle dimension insoupçonnée, en dialogue et en contraste avec une rue bigarrée et en cul-de-sac, abritant des garagistes indépendants, des shoeboxs et des lots non construits, tous menacés par les nouveaux développements.

 

Au sujet de CHANTIER

À la fois artistique, politique et social, CHANTIER consiste en l’aménagement d’un grand panneau d’affichage, sur lequel des artistes sont invités à intervenir. Durant plus d’un an, ce dispositif servira de support pour la réalisation d’une série d’interventions collaboratives, artistiques et citoyennes. 

6919 Marconi, point de départ du projet CHANTIER, se trouve dans une zone urbaine hybride (résidentielle, industrielle et commerciale) longeant une voie ferrée. Depuis plusieurs années, Prost a amorcé sur ce lot de 1 800 pi2, individuellement et collectivement, différentes formes d’occupation telles que des ateliers, des projections, des lancements et du camping urbain. Aujourd’hui, de nombreux citadins sont interpelés et attirés par ce terrain comme espace-temps d’arrêt, de ralentissement et de spontanéité dans une ère d’accélération et de contrôle accentué.

Contrairement aux espaces divertis-animés, surprogrammés et codifiés qu’on connaît de nos jours, le terrain vague reste ouvert à l’imaginaire (sans dicter notre manière de nous comporter, d’agir, de bouger ou de nous déplacer). Il permet, selon l’expression du théoricien Benjamin Delmotte « des multiples commencements sans fin ».

Pour le projet CHANTIER, Jean-François Prost amorcera une intervention offrant un support sur lequel d’autres individus pourront agir et contribuer à définir son caractère et sa spécificité en transformation. Ce processus de participation et de (co)architecture suggère une éventuelle négociation du territoire, vitale pour une démocratie. Comme le disait simplement l’urbaniste Jane Jacobs : «Les villes sont aptes à fournir quelque chose pour tout le monde pour la seule raison et uniquement quand elles sont créées par tout le monde». 

Les actions proposées exploreront le thème de la mixité urbaine disparue, existante et prospective et le caractère vague du lieu et inachevé du chantier en tant que vecteur de co-définition de la ville. 

C’est dans cet esprit que s’élabore le projet CHANTIER. D’autres nouvelles suivront prochainement à propos des actions prévues.

Découvrez l’ensemble de la programmation ICI