Christina Battle : Les personnes sur cette photo sont sur les restes de ce qui était une jolie demeure

Installation à projections multiples

10 septembre – 10 octobre 2015

Le Mois de la Photo à Montréal présente, en partenariat avec le Centre des arts actuels Skol, Les personnes sur cette photo sont sur les restes de ce qui était une jolie demeure de Christina Battle.

Description du projet

Pour la 14e édition du Mois de la Photo à Montréal, le commissaire invité catalan Joan Fontcuberta explore le thème La condition post-photographique. L’ère postphotographique se caractérise par la massification des images de même que par leur circulation et leur disponibilité sur Internet. Aux fractures ontologiques que la technologie numérique fait subir à la photographie s’ajoutent des mutations profondes de ses valeurs sociales et fonctionnelles. Déployée dans 16 lieux d’exposition, la biennale présentera 29 artistes canadiens et internationaux qui posent un regard critique sur cette présence massive des images et leur disponibilité absolue dans la culture visuelle.

Jean-Luc Nancy prétend que, depuis Fukushima, il n’y a plus de catastrophes naturelles, mais bien une catastrophe civilisationnelle à l’oeuvre. De nos jours, la diffusion d’images de désastres dans les médias entraîne leur transformation immédiate en spectacle. Comment décrire alors un événement traumatisant sans tomber dans le sensationnalisme ? Comment informer sans satisfaire une curiosité morbide ? Christina Battle oriente son travail sur l’histoire, la contre-mémoire, les mythologies politiques et l’iconographie de la catastrophe. Son installation The people in this picture are standing on all that remained of a handsome residence (2014) est une interprétation du Black Friday (vendredi noir) à Edmonton, le 31 juillet 1987, alors qu’une tornade dévastatrice causait la destruction de nombreuses habitations et d’énormes pertes humaines. Battle a recueilli sur Internet des photos de la tragédie d’Edmonton et des vidéos de tornades publiées dans les médias. Elle a ensuite modifié les codes de ces photos, provoquant des accidents graphiques aléatoires (glitch). Puis elle a fusionné les résultats avec des fichiers vidéo, corrompant leur code pour forcer leur reproduction simultanée (datamosh). La fragmentation et l’abstraction qui se répètent dé-spectacularisent le drame. Impassible face à la tentation de se livrer à de la disaster porn, Battle suggère que chaque catastrophe comporte sa part de lumière.

 

Photos: Guy L’Heureux

 

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