Jeremy Drummond: Everybody Knows this is Nowhere

Exposition

6 avril – 5 mai, 2007
Vernissage le vendredi 6 avril, 17h
Rencontre avec l’artiste le samedi 7 avril à 15h (en anglais)

Description du projet

En réponse à l’invitation de Skol de Faire comme si tout allait bien, l’artiste médiatique canadien Jeremy Drummond présente Everybody Knows this is Nowhere, une exposition comprenant trois séries distinctes de matériel issu des médias imprimés et une vidéo à deux canaux.

Dans cette exposition, Drummond présente la banlieue comme une construction complexe de signifiants culturels entremêlés et centrée sur le progrès. Le développement de la banlieue, dans son uniformité prévisible et son ubiquité, continue de faire l’objet de critiques de la part des intellectuels, des artistes et des urbanistes. Mais se pourrait-il que ces caractéristiques servent aussi à interpeller notre propension à généraliser et à entretenir certains préjugés sur l’identité culturelle et la communauté ? Les promoteurs tirent profit de notre désir de bonheur, de richesse matérielle et de commodité, fermement ancré dans notre confortable mode de vie nord-américain. Pour satisfaire ce désir, des aménagements spatiaux habilement conçus, comme des « routes tortueuses, des entrées de garage bien en évidence et d’omniprésent culs-de-sacs* », procurent un sentiment à la fois illusoire et convaincant de chaleur et de sécurité associé à une « vie encapsulée* » centrée autour du véhicule (la culture de l’automobile) et du foyer (la culture du design).

Les séries Street Sign et Drive-by, par leur mode de production respectif, font directement référence aux pouvoirs de séduction de la voiture et de l’industrie. Dans Street Sign, des photographies d’intersections de rues sont créées à partir de décalcomanies coupées à la forme et de techniques de peinture de carrosserie. Le fini lustré et lisse, aux couleurs assorties, des œuvres de cette série rehausse formellement leur caractère surréel. Drive-by, série comprenant soixante-quatorze vidéogrammes, représente ingénieusement comment une personne perçoit ce type d’environnement à faible densité à partir d’une voiture roulant à grande vitesse.

La question de l’environnement est aussi abordée dans la série Intersections, qui représente la frontière de moins en moins définie entre l’espace naturel développé et non développé. Dans cette œuvre, deux séries d’images entremêlées font référence au processus consistant respectivement à développer et à nommer ce qui n’est pas encore habité, mais qui semble déjà marqué par un trop-plein de culture.

Dans la vidéo à deux canaux intitulée This Could Be Anywhere, This Could Be Everywhere(2006), un périmètre de lotissements en cours de développement est capté à travers la fenêtre d’une voiture en mouvement, tandis que sur l’autre canal, 24 portraits vidéo de résidents de ce même environnement défilent au rythme d’une bande sonore où l’on entend une succession de noms de rue acceptés ou rejetés par les promoteurs.

*Les parties de texte entre guillemets sont tirées d’un essai de Cindy Stockton Moore intitulé Jeremy Drummond: Everybody Knows this is Nowhere.L’article est affiché sur le site Web de l’artiste.