Sandy Plotnikoff & Maura Doyle: 2003

Exposition

11 janvier – 8 février, 2003

Description du projet

De tous les déterminismes qui régissent la vie d’aujourd’hui, l’argent est certes un des plus importants, pour les artistes comme pour tous ceux qui ne bénéficient pas d’un revenu régulier ou confortable. Indice contemporain de la qualité de vie, le pouvoir d’achat catégorise les individus et souligne le clivage entre les groupes sociaux; la lutte pour assurer sa subsistance est une préoccupation constante pour plusieurs.

Depuis quelques années déjà, Maura Doyle collectionne, entre autres choses, l’argent. Pas celui qui intéresse les numismates, mais celui que l’on gagne et que l’on dépense chaque jour : sa collection, comme nos avoirs, est donc en mutation constante. Sandy Plotnikoff, quant à lui, fabrique des objets qu’il vend. Ceux-ci sont souvent ornés de snaps multicolores, et il en fixera aussi là où vous voudrez, sur vos vêtements ou ailleurs, afin de vous attacher à qui -ou à quoi -vous plaira.

Ensemble, pour inaugurer cette année 2003 qui est aussi le titre de l’exposition, ils nous proposent plusieurs objets tirés de leurs collections : épinglettes, boutons, vêtements, CDs, bracelets; des items qui font partie de notre vie courante, que l’on achète, que l’on échange. On pourra donc magasiner pour des sommes minimes, et nos préposés pourront vous conseiller dans votre choix.

Bien que la vente de ces menus objets contribue à arrondir le revenu des artistes, il ne faut cependant pas voir ces transactions d’un oeil purement mercantile. Cette économie de biens qui circulent est ici métaphore des échanges entre individus dans nos sociétés marchandes, où la visite au centre d’achats est au coeur de la vie sociale. Elle soulève aussi la question de la commercialisation de l’art et celle de la préoccupation montante pour «le marché» dans notre milieu, soumis lui aussi aux mêmes impératifs.