MARTIN DUFRASNE : LÀ OÙ SONT LES OISEAUX (NOUVEAUX DÉVELOPPEMENTS)
Intervention dans le cadre de CHANTIER
Un projet de Jean-François Prost avec collaboratrices et collaborateurs, diffusé par Skol
29 juillet – avril 2024
Le 29 juillet à 17:30 – Lancement du projet avec un repas collectif (Ajvar) créé par Sonja Zlatanova
∗ (reporté en cas de pluie, voir page Facebook )
Sur le terrain vague du 6919 rue Marconi, Montréal.
Description du projet
Je désire défier la planéité du panneau de CHANTIER, pour m’y amuser comme sur la cimaise d’une galerie d’art en plein air, en souhaitant y apporter l’esprit schématique d’un diagramme et la puissance d’évocation de la poésie. Ces univers, touffus ou dépouillés, qu’ils soient structurés par une rigoureuse économie des signes ou vitalisés par de percutantes collisions sémantiques, sont ouverts à la projection de l’imaginaire. La ville a besoin de ces espaces d’indétermination. Si le tableau appelle en soi une image, j’ai voulu y dessiner un poème en relief : une partition que lira le temps qui passe. Plantation d’une constellation éphémère, scintillante nature morte, promesse illusoire greffée par boutures de ce que les catastrophes ont récemment émondé. Faire de cette enseigne une fable plus qu’une litanie, d’où ne seraient rendus visibles que les indices de sa ponctuation, les mots du texte s’étant dérobés au regard. D’une jachère faire un théâtre vivant, une trame pour y cultiver de frêles habitats ramifiés, disponibles à tous les potentiels et offerts à ce que la lumière de ses jeux d’ombres et d’éclats, le vent de son souffle, la pluie de ses plus suaves ou féroces humeurs en animent le cadre. Porté par le candide espoir amusé, qu’enfin, les élus convoités de ce poème, haut perchés et en deuil, furtifs visiteurs ou chercheurs d’asile, ironisent plus sagement que nous sur l’extension du territoire, sur les complexes de prestige et les grands ensembles, ou mieux encore, sur l’irritante superbe des promoteurs et la triste connivence des décideurs aveuglés.
— Martin Dufrasne
Présentation du plat traditionnel de l’Ajvar
Originaire des Balkans, l’Ajvar est une préparation à base de poivrons et d’aubergines. Tradition ancestrale et liant social, particulièrement en milieu rural, sa préparation convoque toute la communauté par la mise en commun des légumes et par l’effort collectif nécessaire pour les cuisiner. Une fois cuit, l’Ajvar est mis en conserve et partagé entre toutes et tous. C’est à ce rituel saisonnier que Sonja Zlatanova vous invite à prendre part, il vous suffira juste d’apporter avec vous un pot Mason.
Au sujet de CHANTIER
À la fois artistique, politique et social, CHANTIER consiste en l’aménagement d’un grand panneau d’affichage, sur lequel des artistes sont invités à intervenir. Durant plus d’un an, ce dispositif servira de support pour la réalisation d’une série d’interventions collaboratives, artistiques et citoyennes. 6919 Marconi, point de départ du projet CHANTIER, se trouve dans une zone urbaine hybride (résidentielle, industrielle et commerciale) longeant une voie ferrée. Depuis plusieurs années, Prost a amorcé sur ce lot de 1 800 pi2, individuellement et collectivement, différentes formes d’occupation telles que des ateliers, des projections, des lancements et du camping urbain. Aujourd’hui, de nombreux citadins sont interpelés et attirés par ce terrain comme espace-temps d’arrêt, de ralentissement et de spontanéité dans une ère d’accélération et de contrôle accentué.Contrairement aux espaces divertis-animés, surprogrammés et codifiés qu’on connaît de nos jours, le terrain vague reste ouvert à l’imaginaire (sans dicter notre manière de nous comporter, d’agir, de bouger ou de nous déplacer). Il permet, selon l’expression du théoricien Benjamin Delmotte « des multiples commencements sans fin ».Pour le projet CHANTIER, Jean-François Prost amorcera une intervention offrant un support sur lequel d’autres individus pourront agir et contribuer à définir son caractère et sa spécificité en transformation. Ce processus de participation et de (co)architecture suggère une éventuelle négociation du territoire, vitale pour une démocratie. Comme le disait simplement l’urbaniste Jane Jacobs : «Les villes sont aptes à fournir quelque chose pour tout le monde uniquement quand et pourquoi elles sont créées par tout le monde». Les actions proposées exploreront le thème de la mixité urbaine disparue, existante et prospective et le caractère vague du lieu et inachevé du chantier en tant que vecteur de co-définition de la ville. C’est dans cet esprit que s’élabore le projet CHANTIER. D’autres nouvelles suivront prochainement à propos des actions prévues.
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Nous remercions FEED pour la conception de la police Adaptive Actions (AA) et Nathalie LeBlanc pour sa contribution en tant que consultante en audio.
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