CO-RESPOND-DANCE-VERSION II
Publication – Art postal – Performance
Performances: Kama La Mackerel et k.g. Guttman (+ d’info à venir)
Description du projet
En réponse aux mesures sanitaires imposées par la COVID-19, le projet d’installation de Granados a été repensé pour devenir mobile et accessible ; il est maintenant composé d’un livre d’artiste (distribué à la galerie et par la poste) et de contributions performatives et poétiques, par les artistes invité.es k.g. Guttman et Kama La Mackerel. Le livre d’artiste comprendra des compositions de la série d’œuvres letters. Oscillant entre l’alphabétique et l’épistolaire, chacune de ces lettres fait partie d’un ensemble de travaux en cours, qui comprend actuellement plus de 300 dessins visant à synthétiser un large éventail de compositions abstraites.
Conceptuellement, cette deuxième version du projet répond à l’état d’urgence généré par la pandémie à partir d’éléments tirés de deux méthodologies esthétiques. La première est l’art postal, un médium utilisé par les artistes en résistance aux dictatures en Amérique latine au cours du XXe siècle. La seconde est une pratique littéraire féminine de l’époque prérévolutionnaire en France, selon laquelle des aristocrates connues (Margot de Valois, La Grande Mademoiselle, Madame de Pompadour, etc.) publiaient leurs correspondances personnelles. Fasciné par ces lettres et par leurs natures intimes rendues publiques, Granados s’approprie ce langage de manière critique, en posant la question de ce que cela signifierait de transformer l’abstraction en langage de tous les jours.
À propos de l’artiste
À travers une gamme de médias qui va du dessin et de l’écriture à la performance et à l’installation, Francisco-Fernando Granados utilise l’abstraction comme stratégie conceptuelle pour remettre en question la stabilité des catégories identitaires. Né au Guatemala, en plein cœur de la guerre civile, son expérience de réfugié au Canada influence l’esthétique et la nature politique de sa pratique. Son travail se déploie à l’intersection de sa formation classique en peinture et en gravure, son ancrage dans les théories des études culturels, son engagement communautaire de longue date auprès des jeunes nouvellement arrivé.e.s au Canada et son cheminement dans les centres d’artistes autogérés.
Granados pratique le dessin sur une base quotidienne depuis 2016. À partir de ce travail non figuratif, il a élaboré la notion d’abstraction mineure pour sortir l’œuvre abstraite de sa définition strictement moderniste, et des revendications d’autonomie qui la définissent. Les abstractions mineures de Granados mettent l’emphase sur les matériaux éphémères, les approches spécifiques au site et les contextes non-artistiques. Par ce processus artistique, l’artiste cherche à jouxter des vocabulaires visuels non-objectifs à une vision politique d’ouverture et de décloisonnement formée par son expérience en tant que queer et réfugié.